Éléments historiques

Introduction

Une revue, même nouvellement créée, s’inscrit dans une histoire, celle de la communauté de chercheurs qui s’est mobilisée pour la faire naître. Retracer certains éléments de sa genèse permet de mieux comprendre ses caractéristiques et fournit des repères sur l’évolution de la ou des communautés qui la supportent.

STICEF (sciences et technologie de l’information et de la communication pour l’éducation et la formation) n’échappe pas à cette règle et nous allons rappeler quelques éléments permettant de la situer.

Le précurseur, c’est-à-dire la première revue qui permet de reconstituer une filiation du point de vue des objectifs et des comités éditoriaux, est Génie Éducatif. Son premier numéro est daté de mai 1991, son dernier, un numéro double (n° 4 & 5), de septembre et décembre 1992. La deuxième revue est Sciences et Techniques Éducatives (STE) : 4 numéros annuels de 1994 jusqu’à 2002, constituant une collection de 9 volumes. Elle se termine par un numéro spécial, sorti en mai 2003. Enfin, la revue STICEF publie son premier numéro en novembre 2003.

On remarque une grande continuité dans ces entreprises successives, tant dans les personnes qui s’y sont investies que dans les politiques éditoriales qui ont été menées. Si le nom a changé, c’est à chaque fois dû à une rupture avec le partenaire privé chargé de la publication qui en conservait le droit exclusif d’utilisation. En fait, trois éléments principaux structurent les revues : les différents comités ; un organisme support ; un partenaire pour assurer la publication, c’est-à-dire intervenant dans des tâches d’édition finale puis d’impression et de distribution. Si, comme nous allons le voir, on note une grande stabilité dans les comités, les organismes supports ont changé, de même que les partenaires éditoriaux.

Dans cette histoire, deux structures jouent un rôle prépondérant : le LIUM (Laboratoire Informatique de l’Université du Maine, Le Mans) et l’Université Paris VI (et maintenant Université Paris Cité).

Nous allons d’abord présenter rapidement les différentes revues, puis nous donnerons les grandes lignes de leur politique éditoriale et nous exposerons quelques caractéristiques propres de la revue STICEF.


Les revues et leur comité de rédaction

A l’origine d’une revue, il faut un groupe de personnes prêtes à s’investir et bénéficiant de la confiance d’une communauté. Pour Génie Éducatif , c’est le GTIEF qui va jouer ce rôle, à la suite d’initiatives menées par Guy Gouardères

Génie Éducatif (mai 1991-décembre 1992)

Un groupe de travail nommé GTIEF (Groupe de travail " Technologies de l’Information pour l’Éducation et la Formation ") s’est constitué en juin 1988 au sein de l’association AFCET (Association Française pour la Cybernétique Economique et Technique, renommée en Association Française des Sciences et Technologies de l'Information et des Systèmes). Fondé par Martial Vivet, Guy Gouardères, Claude Frasson et Monique Baron, il a servi de creuset pour la création d’une revue qui s’est appelée Génie Éducatif.

Pour le démarrage, Guy Gouardères a proposé le cadre des publications éditées localement, en partenariat avec l’éditeur EC2, par l'association OPTE (organisation pyrénéenne des technologies éducatives) dont il était vice-président.

L'édition de Génie Éducatif a donc été confiée à EC2, dirigée à l'époque par Jean-Claude Rault.

Trois comités sont constitués. Guy Gouardères préside les comités de rédaction et de lecture ; Martial Vivet préside le comité scientifique. Cette structure comprenant trois comités différents a été reprise par les revues suivantes, bien que les rôles respectifs des comités scientifique et de lecture ne soient pas toujours très bien délimités.

En se limitant aux chercheurs non français, on note la présence dans le comité scientifique de S. Cerri, E. Costa, C. Depover, P. Dillenbourg, C. Frasson, D. Leclercq, P. Marton, P. Nonnon et M.F. Verdejo.

Le comité de rédaction, dont le secrétariat est assuré par Anne Auban, comprend Brigitte de La Passardière, Claude Frasson, Jacques Mathieu, Christophe Parmentier et Martial Vivet.

La composition du comité de rédaction évolue assez rapidement et le dernier numéro (double 4 et 5) rend compte de cette modification : Christophe Parmentier s’est retiré, Joël Courtois, Élisabeth Delozanne et Éric Bruillard l’ont rejoint. Cependant, ce nouveau comité n’a pu travailler très longtemps dans le cadre de Génie Éducatif, la rupture avec EC2 conduisant à fonder une nouvelle revue.

Sciences et Techniques Éducatives

Si la durée de vie de la première revue a été finalement assez courte, son successeur a connu une existence beaucoup plus longue puisqu’elle a duré 9 ans. On peut distinguer deux périodes, liées à un léger changement dans le comité de rédaction et un renouvellement dans la charge de rédacteur en chef.

Première phase (1994-1997)

Pour le lancement de cette nouvelle revue, on retrouve en grande partie le comité de rédaction de la précédente. Deux rédacteurs en chef sont aux commandes : Martial Vivet et Guy Gouardères. Par rapport au dernier comité de rédaction de Génie Éducatif, on note le départ de Jacques Mathieu et l’arrivée de Françoise Hanss pour représenter le Centre National d'Enseignement à Distance (CNED) et de Michèle Joab.

Pour remplacer EC2, le choix se porte sur l'éditeur Hermès.

Deuxième phase (1998-2002)

Quatre ans plus tard, Martial Vivet devant se consacrer à la préparation de la conférence AIED (Artificial Intelligence and Education) en France, Monique Grandbastien devient rédactrice en chef, suite à un vote unanime du comité de rédaction. Dans ce nouveau comité, on note l’arrivée de Jean-Marc Labat et Pierre Landry, et le départ d’Anne Auban et de Françoise Hanss. Michel Arnaud devient alors le représentant du CNED.

En 2000, notamment suite au décès de Martial Vivet, une page est tournée. Se joignent au comité Pierre Tchounikine, Richard Hotte et Françoise Le Calvez.

Le déclin puis la disparition de l’AFCET en 1997 conduisent également à une situation nouvelle. Il n’y a plus de groupe structuré supportant la revue et l’animation scientifique dans le domaine. Une nouvelle société savante, l’ATIEF (Association des Technologies de l’Information pour l’Éducation et la Formation), est alors créée en novembre 1998, ce qui va permettre de prolonger le travail du GTIEF.

Les comités de la revue STE confient à l’ATIEF la mission d’assurer la pérennité de la revue, de choisir le rédacteur en chef, de gérer les comités et les relations avec l’éditeur.

Sur ce dernier point, des difficultés surviennent au moment de la décision par Hermès de "mise en ligne" de la revue. Beaucoup de péripéties techniques rendent les articles non disponibles en ligne alors que l’édition papier ne vient qu’en fin d’année.

STICEF (novembre 2003)

La reprise de l’activité "revues" d’Hermès par Lavoisier n’apportant pas de solution satisfaisante sur le plan de l’accès en ligne aux articles, l’ATIEF décide de poursuivre et de renouveler son projet éditorial dans une nouvelle revue, librement accessible sur Internet, dont la rédaction en chef est confiée à Thierry Chanier, puis, suite au retrait de ce dernier, à Éric Bruillard. Se succédent ensuite Sébastien George, de 2015 à 2020, et Élise Lavoué depuis janvier 2021.